Jacques Davidovici : L'intuition du film

Lorsqu'on regarde un film, trois sortes d' information nous parviennent simultanément.
D'abord l'image bien sûr (vitesse de la lumière oblige !) qui s'imprime sur notre rétine, et arrive au cerveau pour que celui-ci l'analyse. Une fois cette image décodée, le spectateur pourra alors éventuellement y réagir émotionnellement, mais seulement après l'avoir "comprise". Les dialogues ensuite, qui eux aussi s'adressent principalement à notre intelligence, de même que les bruitages qui donnent de la réalité à ce que l'on voit ou à ce que l'on devine. Encore du travail pour notre cerveau qui pense.
Et il y a la musique. La musique, elle, ne s'adresse pas à notre intelligence. Elle n'a pas besoin d'être "comprise". La musique parvient directement à notre cerveau "primitif", celui des instincts, des émotions, celui qui ne "pense pas", mais qui ressent. Le fait que la musique ne s'adresse pas à notre raisonnement lui permet (et c'est là toute l'astuce) de faire entendre un discours totalement autonome, simultanément au "discours" de l'image, et à celui des dialogues. Le cinéma, c'est ça : écouter 3 langues différentes en même temps, et tout comprendre d'un seul coup!
Et la musique de film, c'est ça : un discours plein de sens, mais qui ne cherche pas à nous convaincre, qui est à la fois autonome, et intimement lié aux images.
La musique, c'est l'intuition du film. Et parce qu'elle parle à notre coeur et pas à notre pensée, la musique est l'élément du film qui s'imprime le plus durablement dans notre
mémoire. C'est elle qui prolonge la vie du film en nous. Si le silence après Mozart c'est encore du Mozart, on peut dire que la musique du film, après le film, c'est encore du cinéma...
LA MUSIQUE AU COEUR DE L'IMAGE


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